“Qui suis-je?”
Ramana Maharshi est considéré comme l’un des plus grands sages de l’Inde. C'est en rencontrant une voyageuse en Grèce, Aurea, que je me suis décidée à me lancer dans cette aventure de mon voyage en Inde en solo.
Il y a des personnes que vous n’allez rencontrer que quelques heures, mais qui vont avoir un impact important sur votre vie. Aurea en fait partie. Elle revenait d’un séjour de 6 mois dans l’Ashram de Ramana Maharshi. Son calme intérieur était tel, que j’ai ressenti l’envie d’aller moi aussi à la rencontre de cet enseignement.
Ma première expérience marquante arriva dès mon entrée dans la ville de Tiruvannamalaï, dans le Tamil Nadu. Je me suis retrouvée presque nez à nez avec le premier corps humain mort que j’avais vu de ma vie.
Les indiens célèbrent leurs morts sans les cacher, le corps était simplement placé sur une carriole, tirée par un cheval, en pleine rue, au milieu de fleurs. On entendait des tambours et des cloches. Cet épisode m’a marqué. Mon rapport à la mort, qui en France est beaucoup plus caché, a été bousculé. Je n’avais pas été préparée à cela, mais cette bousculade était la bienvenue, les voyages sont fait pour cela, pour remettre en question nos fonctionnements, nos croyances.
J’avais pu avoir un contact sur place d’un Indien, ami d’Aurea. Après avoir trouvé notre logement, un petit appartement simple non loin de l’ashram, nous décidâmes avec Angela de rester une semaine, et nous allions tous les jours à l’Ashram pour méditer.
Il y a beaucoup de monde dans cet ashram, Ramana Maharshi est un maître, réputé pour sa question “Qui suis-je?” point de départ pour laisser la conscience pénétrer en nous. Et voir, finalement, que nous ne sommes personne. Je cherchais profondément ce contact avec le vide, plein.
Ayant participé à des séminaires d’éveil intensif "Qui suis-je?”, j’ai réalisé que ces séminaires avaient certainement été inspirés par Ramana Marharshi.
L’Ashram de Ramana Marharshi.
Un ami m’avait dit que vivre sur place n’avait pas totalement d'intérêt. Le lieu n’est pas très grand, il n’y a pas réellement de “vie” sur place. Quelques chants sont entonnés le soir, mais sans musiciens. L’atmosphère est plus sobre, c’est le recueillement total. Le repas est pris au sol, dehors, dans le plus grand dépouillement.
J’y ai vu pour la première fois des dévots se mettant à genoux, le front au sol devant le monument où repose le corps de Ramana. Cela m’avait gêné, tant c’était loin de tout ce que je connaissais. J’ai compris ensuite, que c’était une manifestation de l’égo s’en remettant au Soi divin.
J’avais régulièrement des difficultés pour méditer à l’intérieur du temple. Les allées et venues des visiteurs me perturbaient beaucoup. A l’image de ce qui se passait à l’intérieur de mon esprit, l’ashram m’a révélé mes difficultés à être concentrée, à focaliser mon attention à l’intérieur.
Arunachala
Cette montagne serait un Avatar de Shiva, le “OM” incarné. C'est un lieu où de nombreux dévots se rendent.
Il est dit que faire le tour de la montagne peut nous conduire à l’Eveil. Un tour de la montagne à pied prend quatre heures. Je me suis prêtée volontiers à l’expérience. On y croise, sur la route, divers temples, des lieux de cultes, et des dévots faisant le tour en se roulant par terre, en signe de dévotion et de démonstration de leur ferveur pour le divin. Etonnant!
Cette montagne avait effectivement une vibration particulière. Au moment de la monter, j'ai pu observer que mes pensées se sont arrêtées spontanément comme par magie. J’étais dans mon être, entièrement, en arrivant au sommet.
L’enseignement de Ramani Marharshi est très épuré, très simple. Il nous transmet l’origine de notre véritable nature, qui est le vide. Il y a une austérité très présente. Ramana Marharshi s'était retiré en ermite dans la montagne Arunachala sans presque manger pendant 17 ans.
Le recueillement, le vide, "je ne suis personne"… Tout cela était trop austère pour moi.
C’était incomplet. Ramana Marhasrhi représente selon moi l’enseignement de l’axe central de la Conscience. C’est un pilier. Mais j’avais besoin de sentir l’amour du vivant en moi, et cet enseignement manquait de chaleur et de vie. Cette expérience a pu me donner une vision plus précise de ce dont j'avais besoin pour mon éveil.
Comentarios